Appel à candidatures Résidence d’artiste à la ressourcerie Récobrada

Appel à candidature pour une résidence d’artiste à la ressourcerie Récobrada à Cazères sur Garonne. Haute-Garonne, Occitanie.
Du 1er au 28 février 2021
Résidence d’artiste en Atypie
Art contemporain

 « Collection »

PAHLM, Pratiques Artistiques Hors Les Murs est une structure associative qui propose que les pratiques artistiques s’installent là où on ne les attend pas.
En proposant des résidences dans des lieux atypiques, populaires, patrimoniaux, au cœur des territoires, PAHLM cherche à démocratiser les pratiques plastiques contemporaines.
PAHLM veut y associer les notions de patrimoine historique et culturel, d’incongruité, d’iconoclasme et surtout de sensibilité à l’humain qui habite ou fait vivre les lieux. PAHLM veut s’appuyer sur les réseaux culturels et solidaires, les contextes des territoires choisis pour ses résidences.
PAHLM et la ressourcerie Récobrada s’associent pour proposer une résidence d’un mois à un(e) artiste. Toutes les pratiques sont acceptées.
Récobrada a fêté en octobre 2020 son 5ième anniversaire. Cette ressourcerie, aussi chantier d’insertion (13 salariés sous contrat et 5 salariés permanents), est un lieu de tri, de valorisation, de revente, de transformation créative, de réemploi et de recyclage.

Au XX ième siècle, l’objet, passé de la fabrication artisanale à la manufacture, devient production de masse. Des catalogues de vente par correspondance à partir de la fin du XIX ième siècle jusqu’à la vente en ligne, l’objet ne cesse d’envahir notre quotidien jusqu’au surplus, au gaspillage et à l’impossibilité de traiter nos déchets ménagers et industriels. L’empreinte écologique de l’homme, déjà irréversible par essence, confine au suicide collectif avec la disparition systémique d’espèces et le réchauffement climatique. L’apparition d’une nouvelle géographie, écologie, les ruptures dans les écosystèmes (collines et creusement des zones d’enfouissement, 7ième continent de déchets plastiques dans le pacifique, disparition de certaines ressources, …) préoccupent et menacent. Une rudologie contemporaine en dirait beaucoup sur nos habitudes de consommateurs et notre aveuglement collectif.
Mais de nombreuses initiatives citoyennes, sociales et solidaires s’impliquent dans le traitement, la valorisation et le réemploi des déchets. Cette nouvelle économie militante, entre engagement social et écologique, vient proposer des solutions immédiates et appropriables tout en activant du lien social.
A partir de ces initiatives, une filière du réemploi se construit, diffusant à nouveau ces objets dans l’esprit d’une économie circulaire.

Une clientèle diverse achète dans les ressourceries, les Emmaüs, les glaneries, rassemblant à la fois, chineurs, consommateurs militants et collectionneurs. Quel nouveau rapport à l’objet s’instaure lorsque qu’il a eu plusieurs vies, accumulé plusieurs usages, a déjà subi des transformations ? De quoi l’investissons nous ? Le faible coût de ces objets ne conduit-il pas à de nouveaux comportements d’accumulation ?

Dans les ressourceries, des secteurs sont définis, dédiés à des familles d’objets qui sont eux-mêmes classés, rangés, empilés par catégories, pour des raisons d’agencement, d’optimisation d’espace et de rentabilisation des surfaces disponibles, liées à la gestion des stocks, aux flux d’objets. Ce sont des accumulations, mises en scène de tas, déjà possiblement vocabulaire plastique, mais pas encore des collections.

Être collectionneur et collectionner, part d’une intention. C’est réunir, rassembler, associer le semblable au sien, créer une famille d’objets, corpus de formes, ou déclinaison du même, catalogue désiré raisonné, exhaustif, de choses diverses accumulées autour de la même fonction, du même usage, de la même pratique, du même nom, de la même histoire, synchronique ou diachronique.

Quel est l’origine d’une collection ? Quoi se cache sous ce désir d’accumulation systématique ? Quel en est le sous-texte ?

Les collectionneurs trouvent dans ces stocks d’objets divers de quoi compléter une série et s’y retrouvent aussi des brocanteurs dont l’œil aguerri décèlent celui qui peut être revendu. Des passions monomaniaques y naissent, des idées de transformation du monde, et des projets s’y construisent à partir d’objets qui ont perdu leurs usages domestiques, ou simplement notre affection, pour être alors réinvestis

N’y a-t-il pas aussi dans la recherche du collectionneur, à l’instar de la démarche de l’artiste, une réflexion sensible, une obsession, une concentration ultime à l’écoute d’un objet surinvesti, d’un sujet approprié, mais aussi des rituels, des échanges symboliques, puis un don de ce qui est produit par son exposition.

L’artiste en résidence aura à disposition toute la matière et le matériel de la ressourcerie ainsi qu’un atelier. Il bénéficiera de la collaboration des salariés et bénévoles de la ressourcerie.
Il n’y a pas obligation à utiliser les objets en tant que tels. La collection n’est pas forcément à saisir comme objet final mais aussi comme sujet de réflexion et fondement éventuel des recherches plastiques et théoriques de l’artiste.
L’artiste participera à l’exposition collective en prolongement de la résidence et laissera une trace sur le lieu de la résidence.
Il partagera le quotidien de la ressourcerie et participera aux différents événements organisés.
Il sera amené à intervenir auprès du public selon les demandes (écoles, associations, visites d’atelier à la ressourcerie, etc.)

La résidence sera prolongée en mars et avril par « Collection » exposition thématique sur l’idée de collection. 3 ou 4 lieux d’exposition différents seront activés sur le territoire de la Communauté de Communes Cœur de Garonne.
Dans chaque lieu sera exposé une œuvre de l’artiste invité en résidence, une œuvre d’un artiste invité et/ou une œuvre de la collection Les Abattoirs, Musée-Frac Occitanie-Toulouse, ainsi qu’une collection privée locale.

Restitution, vernissage et concert associé le samedi 27 février. Exposition du 27 février au 30 avril.

Honoraires 2000 €
Hébergement chez l’habitant
Matériel et matériaux de production, aide technique, installation, pris en charge par les structures organisatrices.
Allers-retours pris en charge à hauteur de 500 €
L’artiste devra être inscrit à la MDA ou AGESSA
Les repas du midi seront pris sur place avec l’équipe de la ressourcerie
Les autres repas ne sont pas pris en charge

Une présélection est effectuée par PAHLM sur la cohérence entre la note d’intention, le parcours artistique, le dossier présenté et le contexte.
La sélection finale sera effectuée par l’équipe de la ressourcerie

 Les travaux déjà réalisés ne seront pas acceptés, il s’agit bien d’une production contextuelle.
Dossier à envoyer au format PDF obligatoirement en un seul fichier avant le 17 décembre.

contact.pahlm@gmail.com

– Note d’intention
– CV
– Textes biographiques
– Travaux récents réalisés commentés
– Liens vers site, vidéos, photos, Facebook, instagram, etc.
SIRET, AGESSA, MDA