Ces expositions regroupent des oeuvres produites par Géraldine Fohr en résidence à Récobrada en mars 2023, le travail réalisé lors d’atelier, à l’école des Capucins et avec les élèves de la section céramique du Lycée Martin Malvy, des photos de la performance de Emilie Franceschin réalisée au Lycée lors du vernissage et des photos de Gaël Guyon issues d’un atelier de mise en scène photographique d’objets portés par les employés de Récobrada, des bénévoles et ceux qui passaient par là !
Depuis quatre ans, l’association PAHLM, Pratiques Artistiques Hors Les Murs, invite des artistes en résidence à Récobrada pour interroger l’objet et sa fonction, sa place dans notre quotidien, notre façon de consommer ou la façon dont les artistes le transforment ou le subliment.
La présence de l’art à Récobrada, chantier d’insertion, participe au travail de valorisation des objets, mais aussi apporte de la culture, des réflexions esthétiques, un souffle d’art et d’air frais auprès de personnes aux parcours de vie parfois complexes qui sont amenées à côtoyer l’artiste ou à participer à ses projets lors de sa résidence. Les clients/collaborateurs et les amis/bénévoles de la ressourcerie prennent part aussi aux projets artistiques et hébergent l’artiste lors de sa résidence.
« Porter l’objet »
Le vêtement, utilisé maintes fois dans les pratiques plastiques contemporaines, se propose à des transformations toujours nouvelles, s’adapte au monde ou parfois le bouscule. Il est éminemment culturel et un des reflets de notre monde matérialiste. Il participe à l’appauvrissement de pays producteurs à bas coût, tout en nourrissant nos envies occidentales et capitalistes de luxe et de confort. L’objet, sans être vêtement, aussi peut se porter, au-delà de l’accessoire, comme nouvelle et autre extension du corps normé, fardeau, signe ostentatoire ou libération de l’image de soi. Par ailleurs, objets et vêtements portent aussi l’empreinte du genre. Redessiner le corps, re-designer l’objet, interroger les limites, questionner les genres et l’apparence.
Le vêtement en tant qu’objet, l’objet en tant que vêtement.
Qu’est-ce que les artistes peuvent encore nous proposer comme nouvelles fonctions, nouveau symboles, nouvelles pratiques, nouvelles formes, nouveaux engagement sociétaux et politiques.
Des rires étouffés de larmes sèches
Les vêtements qu’imagine Géraldine Fohr sont des objets symboliques, des objets rituels qui reviennent peut-être à l’origine du design, lorsque le vêtement, détourné, augmenté par le chaman, le prêtre, la magicienne, se détachant du pur usage utilitaire devient vecteur d’une idée. Il serait alors non pas porté mais performé.
Ils sont chimères et hybrides, ce sont des jeux qui plaisent aux enfants.
Ils portent des contes dont le message s’adresse, se dresse.
Ils sont des rires étouffés de larmes sèches.
Porter un vêtement qui porte une idée.
Le vêtement exprime un individu et une communauté.
Ce surplus, ce décor qui ne sert à rien, sert à tout.
Le vêtement est média et sert à penser.
Objets politiques, ces vêtements, comme tous ceux conçus par l’artiste, sont des prises de position, des engagements doux et enragés.
Puisque « porter l’objet » est aussi une action
Pour contribuer au sujet abordé, PHAHLM a décidé cette année d’inviter des artistes dont le travail est de porter l’objet :
Rhapsodix, un ensemble de saxophones dont les musiciens portent leurs instruments, Emilie Franceschin et Nicolas Puyjalon qui, dans leur travail de performance déplacent, construisent, portent des objets. (Performance de Nicolas Puyjalon annulée).