« C’est en option arts plastiques au Lycée Bellevue à Albi, en 2002, que j’ai découvert l’art contemporain avec Abraham Pointcheval accueilli en résidence, en lien avec le Centre d’art Le Lait. C’est dans la proximité avec un artiste et un projet collectif que peuvent naître l’envie de faire que l’art fasse partie de nos vies. Bien plus qu’un acte de création, c’est aussi pour moi un acte poétique et politique : L’art est un vecteur d’expression libre, et c’est ce qui nous rend humain. »
Claire Sauvaget
C’est donc toute la section céramique qui a travaillé avec l’artiste lors de sa résidence de 7 semaines au lycée. Un travail collectif pour une installation aérienne, dans « le nuage », grand hall du Lycée, dont certains éléments ont été fabriqués par les élèves.
Les expérimentations et travaux réalisés par la section céramique en atelier avec l’artiste et l’option arts-plastiques, dont l’ investissement fut exceptionnel, sont aussi montrés dans le hall du Lycée.
D’innombrables heures de travail pour formuler les matières, les couleurs, les formes, le tout en plusieurs séchages en étuve et cuissons dans un four immense à 1100°.
Noter les températures sur des courbes techniques, les heures, les bruits de craquements voire d’explosion, défournage 3 jours après !
De l’imaginaire de l’artiste, avec le temps de l’apprentissage des techniques, une langue à apprendre pour qui n’a jamais touché terre, à cette installation à l’échelle du grand hall, en passant par la science des matériaux, ce fut une aventure pour l’artiste, les enseignants, les élèves.
Et le temps de l’installation.
Suspendue par cette forêt de filins d’aciers, les nuages noirs flottent dans ce « nuage » blanc et portent des plaques de céramique en terres diverses, somme d’essais, d’expérimentations et de mille échecs réussis pour qui sait que l’œuvre d’un artiste est avant tout un palimpseste d’erreurs. Concevez l’erreur comme féconde et vous serez dans le progrès de vous-même. Claire Sauvaget avait une vision mais n’attendait rien. C’est pour cette raison que ce qui est là, a une si forte présence.
Et ensuite envisager l’espace, déterminer les hauteurs, laisser respirer, en trouvant comment rassembler ces miniatures minérales du monde qui nous attend si nous ne faisons rien … paysages à peine nés et déjà ruinés, dystopies. Ou, si nous nous engageons, luttant contre les noirs desseins, éclairer encore ce monde, même faiblement, réunir chacun des espoirs que nous semons et qui pourront grandir demain.